Atelier « washi » avec Chiaki Morita 森田千晶
Initiation à la fabrication du papier japonais
Nous avons rendez-vous avec l’artiste Chiaki Morita ( 森田千晶 ) pour fabriquer du papier traditionnel japonais : le washi.
Chiaki vit et travaille dans un atelier perdu au milieu des champs et des potagers : l’Atelier Senrowaki. Mais dans son jardin, Chiaki ne cultive pas tout à fait des choux, des carottes et des edamame comme ses voisins… Elle fait pousser des plants de mûrier à papier ( kouzo 楮 )
Une fois récoltées, elle fait tremper les plantes dans l’eau, les fait bouillir à plusieurs reprises pour les assouplir, trie les impuretés…
… puis bat et cisaille le tout jusqu’à obtenir des fibres blanches : la pulpe de papier. ( Je résume beaucoup, car en réalité, cette étape nécessite déjà plusieurs jours de travail ! )
Elle fabrique aussi elle-même, à partir de racines, une sorte de colle ( le « neri » ) qui permettra aux fibres de tenir ensemble lors du séchage du papier. Du papier 100% végétal ! Un boulot de dingue !
Après tout ces préparatifs, l’étape de création des feuilles de papier peut commencer.
Et c’est également ici que commence notre workshop : nous allons faire du papier avec un motif en filigrane, il faut donc faire 2 couches de papier.
Dans une grande cuve, les fibres de papier sont mélangées à de l’eau et un peu de colle « neri ».
On recueille de l’eau chargée en fibres dans un cadre ( le « suki-geta » ) et on agite le tout pour faire se déposer les fibres le plus régulièrement possible sur un écran de bambou.
La première couche de papier « uni » est déposée sur un tissu humide ( trop facile ! )
Deuxième couche : sur l’écran de bambou, on a ajouté le motif en adhésif découpé ( Hé oui, je maitrise parfaitement la technique, pendant qu’Alex galère avec son cadre, haha ! )
La deuxième couche de fibres est déposée par dessus la précédente : le motif en noir apparaitra en filigrane dans la feuille.
… puis on soulève doucement, sans déchirer la fine couche de fibres humides et sans abimer le motif ( Là j’ai eu besoin de l’aide de Chiaki Sensei ^__^ )
On recommence ensuite l’opération pour faire plusieurs feuilles ( Oui, bon, ok… je n’ai pas réussi à tout les coups, il faut quand même avoir un sacré coup de main pour faire de belles feuilles fines et régulières… )
Il ne reste plus qu’à laisser le papier sécher, et un jour plus tard : TADAM ! Voilà le résulat !
Merci pour tout, Chiaki !
千晶先生 ありがとうございました!
Pour découvrir son travail, tout en jolies matières et en finesse : Le site de Chiaki Morita.
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Et pour en savoir plus sur le Washi :
– De très bons articles sur le site Chiyogami touch :
Avoir la fibre ou pas et Atelier Kami-suki
– Un reportage en images sur le travail d’Ichibei Iwano, un maitre Washi qui a été déclaré « Trésor National vivant » du Japon ( rien que ça ! )